Le championnat de France de Fédérale 1 a rendu son verdict ce dimanche avec la victoire du Servette Genève en finale face à Mauléon (28-9), à Agde. Le club suisse assure ainsi sa neuvième accession en 10 ans.
C’est la petite incongruité des championnats de France de rugby. En l’absence d’un championnat national, le club helvète du Servette Genève arpente les pelouses de l’Hexagone depuis 2014. La Fédération Française de Rugby avait accédé à la requête des dirigeants du club suisse à une condition : qu’il démarre tout en bas de l’échelle, en 4ème division, le 10ème échelon national.
10 ans plus tard, le Servette vient de valider sa neuvième accession et jouera donc en Nationale 2 la saison prochaine. Une belle revanche pour un collectif dont l’image véhiculé dans le petit landernau du rugby français est parfois loin de la réalité comme l’a confié le troisième ligne Steven Reinhard dans les colonnes du Midi Olympique après la victoire.
«Tout le monde nous traite de mercenaires. Les gens ne savent pas comment c’est dur pour nous. Nous sommes tous pluriactifs. Le soir, parfois, on n’a pas de vestiaires, on se change sur le terrain en plein hiver. Certains soirs, à 17 heures, on ne sait pas où on s’entraîne car la section foot ne nous laisse pas les terrains. Nous sommes des vagabonds, une équipe atypique. On est allé se le chercher avec la rage au ventre»
Une rage qu’il faudra conserver la saison prochaine pour les joutes de Nationale 2. On ne se fait pas trop de soucis à ce sujet : l’acquisition de la légitimité est un combat quotidien avec lequel les rugbymen du Servette ont appris depuis longtemps à composer.