Le sport pendant la guerre. C’est la difficile équation avec laquelle doivent jongler les athlètes ukrainiens qui tentent de se préparer aux mieux depuis plusieurs mois pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Comment concilier la pratique régulière et intensive d’une préparation pour des Jeux Olympiques avec les affres de la guerre ? C’est le difficile quotidien des sportives et sportifs ukrainiens depuis février 20222 et l’invasion de leur territoire par la Russie. « Dès qu’il y a une alerte, l’entraînement est interrompu et on est obligé d’aller se réfugier dans les caves« , expliquait ainsi Yevhen Bondarenko, l’entraîneur de l’équipe féminine de hockey sur gazon, dans les colonnes d’Actu.fr en décembre dernier. Aujourd’hui encore, il est fréquent de voir une rencontre du championnat de football s’interrompre à plusieurs reprises. En Ukraine, on s’est habitué à l’inhabituel, à l’inacceptable.
Certains ont l’opportunité de venir s’entraîner ponctuellement en France. Le CREPS d’Ile de France accueille et va accueillir ainsi 125 sportifs et 25 entraîneurs ukrainiens jusqu’aux Jeux. Avec des infrastructures mises à disposition et surtout une tranquillité d’esprit désormais choyée comme la rareté qu’elle est devenue.
>>> A lire aussi…
Votre nouveau site d’actualité 100% sport amateur arrive sur la toile
Mais pour la majorité, il faut composer avec la peur et le stress. Avec le bruit et la menace des bombes. Plusieurs heures par jour, alors que leurs proches sont parfois sur le front, pour mener un autre combat. « Grâce à l’armée ukrainienne, on défend notre pays sur le front. Nous aussi, on se bat à travers le sport. Nous allons aller aux Jeux Olympiques armés d’un maximum d’athlètes, avec notre hymne et notre drapeau » motive Vadim Gutzeit, le président du Comité Olympique Ukrainien qui a publié sur ses réseaux sociaux des photos d’athlètes s’entraînant dans les décombres.
‼️Це реальність для кожного українського атлета зараз….
— НОК України (@OlympicUA) January 27, 2024
Ось так юні українські фехтувальники🇺🇦 ховалися в коридорі під час чергової повітряної тривоги, а вже за кілька годин знову вийшли на фехтувальну доріжку
КДЮСШ «Атлет» /НФФУ#НОК #Україна #ЗСУ #StandWithUkraine pic.twitter.com/TnJ3ZyLurP
« On est obligé de s’entraîner avec le son des explosions, avec le son des missiles quand les murs et les fenêtres tremblent. Mais on n’y peut rien. Depuis deux ans de guerre, on s’est habitué à ça. On ne peut pas baisser les bras et ne pas s’entraîner.« , explique la boxeuse Anastasia Kovalchuk, formidable de résilience, comme tous les siens portés par bien plus qu’un simple rêve de médaille.
Pour les athlètes ukrainiens, le sport vit donc au rythme de la guerre. Mais Yevhen Bondarenko résume finalement d’une phrase la motivation des siens. « Notre présence aux JO est essentielle. À chaque fois qu’on se présente à une compétition avec le drapeau ukrainien, c’est un message d’espoir qui est envoyé à la population. » Un message d’espoir qui est envoyé au monde entier. Et à ce titre un évènement de l’ampleur des Jeux Olympiques est un formidable moyen de le faire passer.