Athlétisme. Entretien avec… Margaux Nicollin (javelot)

0
5
Margaux Nicollin Javelot 2
Margaux Nicollin Javelot 2

La lanceuse de javelot de l’Entente Athlétique Grenoble Margaux Nicollin rêve d’un destin olympique en cette année de JO à Paris. Entretien.

Margaux, pouvez-vous évoquer en quelques mots votre parcours et notamment les raisons de votre déménagement à Grenoble il y a quelques saisons ?

Je suis arrivée à Grenoble en septembre 2018, après avoir fait 5 ans d’entraînement et d’études à Dijon. Avant ça, j’étais originaire du Jura, de Saint-Claude. Dans le chemin de ma vie, je me suis rendu compte que j’avais besoin d’un environnement que je n’avais pas forcément à Dijon. Cela ne répondait pas à ce que j’étais moi et à tout ce qui me plaisait dans la vie. Grenoble cochait vraiment toutes les cases de ce que je suis, notamment en lien avec la nature et la montagne.

Un choix qui allait donc bien au-delà de l’aspect sportif ?

Exactement ! Après, bien sûr, il fallait aussi que dans la ville il y ait un bon club d’athlétisme. Et comme je connaissais la famille Collet (famille d’excellents perchistes, ndlr) très bien, j’avais aussi cette certitude-là. Avec également au club un excellent entraîneur pour le javelot, Martial Auzeil, ce qui ne court pas les rues. Il fallait également que je puisse continuer mes études, et à Grenoble il y avait même un accompagnement pour les sportifs de haut niveau, avec des aménagements.

Un choix de vie complètement validée quelques années plus tard ?

Oui je me sens épanouie dans tous les aspects de ma vie et je compte désormais bien rester dans le coin.

« C’est un rêve : des Jeux, en France, avec le public français »

Pouvez-vous nous faire un petit point sur vos résultats jusque-là ?

En principales lignes j’ai 2 records de France : un en Cadettes et le record de France espoirs des moins de 23 ans. J’ai récolté 8 titres de championne de France, j’ai 16 sélections en équipe de France. Et puis j’ai fait 8e au championnat d’Europe aussi en Pologne en 2017 et j’ai une médaille d’argent au championnat méditerranéen en 2016.

Les Jeux Olympiques de Paris se profilent dans quelques mois. C’est votre prochain gros objectif ?

C’est complètement quelque chose que j’aimerais faire. Depuis que je suis à Grenoble, j’ai appris à me reconstruire un environnement et une vie qui me qui me corresponde. C’est ce qui m’a permis aussi de retrouver un très bon niveau et de comprendre encore plus qu’avant que j’ai vraiment le potentiel pour aller à ces Jeux à Paris. Je n’en suis pas très loin en terme de performance pour obtenir une qualification. Il me manque quelques mètres et je sais que j’ai le potentiel de le faire. En tout cas c’est un rêve : des Jeux, en France, avec le public français…

Quels sont les critères pour se qualifier ?

Alors, il y a plusieurs facteurs, qu’on ne maîtrise pas forcément puisqu’ils peuvent changer, mais les facteurs que l’on connaît le plus, ce sont les minima. Pour l’instant ilssont très hauts, ils sont plus hauts que le record de France.

« C’est très difficile de se qualifier »

Ça vous fait une source de motivation supplémentaire pour aller le chercher !

Exactement (sourire). Et le deuxième facteur c’est le ranking : notre place dans le bilan mondial, qui correspond à la moyenne des quatre meilleures performances de l’année. Cela demande donc de la régularité et il faut être dans les 30 meilleures mondiaux pour être potentiellement sélectionnable, sachant que la Fédération Française d’Athlétisme aurait plutôt tendance actuellement à vouloir regarder les 15 meilleures plutôt que les 30 parce qu’ils ont une politique où ils veulent envoyer des médaillables. C’est pour ça que c’est très difficile de se qualifier. Et cela veut aussi dire que potentiellement tu peux n’apprendre que très tard, jusqu’en juillet, que tu vas y participer.

Est-ce que votre saison sportive va s’adapter à cet objectif, avec un plus gros volume d’entrainement par exemple ?

Je pense que je vais garder mon équilibre d’aujourd’hui, que j’ai construit surtout à partir de cette année parce que je travaille depuis cette année. Je travaille à 50%. J’ai la chance d’avoir mes parents qui m’aident encore jusqu’à Paris.
L’idée, c’est que ça me donne un équilibre de vie aussi. J’ai déjà essayé de n’avoir la tête quasiment que dans l’athlétisme et je me suis rendu compte qu’il me manquait finalement des choses dans mon équilibre. J’adore ce que je fais à côté du javelot, j’adore mon métier (elle est préparatrice mentale, ndlr) donc je pense que je vais garder ça comme ça. Après, il y a des phases où je serais peut-être plus focus dans l’athlé que d’autres mais ce sera toujours une question d’équilibre pour moi.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici